ALLERGIE AUX POLLENS
Les allergies chez l'enfant sont aujourd'hui plus graves, plus fréquentes et elles surgissent de plus en plus tôt. Un enfant qui naît aujourd'hui avec un parent allergique a 30 à 50 % de risque de le devenir lui-même.
Dépistage trop tardif
Sept ans après les premiers symptômes : c'est le temps nécessaire en France pour détecter une allergie chez un enfant.
C'est trop long car, non dépistée et donc non traitée, l'allergie entraîne des complications qui peuvent être graves, comme l'asthme sévère ou un choc anaphylactique dans le cas d'une allergie alimentaire. L'asthme est par exemple la cause la plus fréquente d'absentéisme scolaire et 80 % des asthmes sont allergiques.
Or, 87% des Français ne savent pas que l'allergie peut être diagnostiquée dès les premiers mois de l'enfant et qu'elle peut survenir tout au long de la vie (64 %), selon l'étude.
Les signes
Une respiration sifflante, une toux qui s'éternise sont autant de signes qui doivent alerter et mener à consulter, dans un premier temps le médecin traitant puis un allergologue. Ce dernier pratiquera des tests cutanés et/ou une prise de sang pour trouver l'origine de l'allergie.
Les allergies les plus fréquentes
Chez l'enfant, l'allergie la plus fréquente est l'eczéma atopique (15 à 20 %) suivis de la rhinite et la conjonctivite allergique (autour de 15 à 20 %), de l'asthme (7 à 10 %) et des allergies alimentaires (6,2 % contre 2 % chez l'adulte), selon les chiffres de l'association Asthme et Allergies.
Les causes des allergies
Les facteurs environnementaux -pollution atmosphérique, intérieure, régime alimentaire- jouent un rôle évident mais l'enquête de l'association Asthme & Allergie démontre que le risque héréditaire est sous-estimé.
Avoir un parent allergique porte le risque de 30 à 50 % de le devenir et non à 21 % comme estimés par les Français interrogés, et jusqu'à 80 % si les deux parents le sont.
Article de Marylin Perioli extrait de Viva Magazine Mars 2018
Quel traitement possible ?
Un médicament antihistaminique H1 est un traitement de référence dans la prise en charge de l'allergie. Il en améliorera les symptômes : rougeurs, démangeaisons, irritations, larmoiements, écoulement nasal, éternuements, congestion etc.
Les indications d'un traitement par un antihistaminique H1 sont nombreuses : rhinite allergique, rhume des foins, urticaire, allergie ou eczéma de contact, asthme, conjonctivite allergique, mais aussi insomnie, anxiété, rhume, nausée.
Comment bien prendre un traitement antihistaminique ?
En général, la posologie est d'un comprimé par jour pour un adulte, à prendre sur de courtes ou longues périodes selon l'allergène en cause (le chat de la belle-mère, les cyprès, les acariens...). Il en existe sous forme de sirops pour les enfants.
Il faut respecter les doses (risque de troubles du rythme cardiaque).
Ne jamais doubler les doses d'antihistaminique sans l'avis de votre médecin.
Prendre son traitement : à heure régulière, avec un grand verre d'eau, idéalement un peu à distance du repas, de préférence le matin, afin de lutter contre les symptômes de l'allergie, plus présents en journée, à défaut le soir si vous êtes sensible à l'effet sédatif, si vous prenez la route (en particulier l'autoroute), ou si vous avez un antihistaminique de première génération (plus sédatif).
Des collyres antiallergiques et des rinçages pour une conjonctivite allergique,
des gouttes nasales à base de cortisone si vous avez un rhume des foins,
des traitements topiques (crèmes) pour un eczéma de contact ou un urticaire,
des sprays adaptés en cas d’asthme, peuvent également être prescrits par votre médecin.
Prudence : un antihistaminique peut avoir un effet sédatif
Les antihistaminiques de deuxième génération sont moins sédatifs que ceux de première génération. Néanmoins chaque organisme peut réagir différemment. On parle de sensibilité individuelle. Il y a donc un risque de somnolence sous antihistaminique. Soyez prudent en cas de conduite, ou d'utilisation de machines, surtout lors des premières prises. Evitez l'association avec de l'alcool ou d'autres médicaments sédatifs.
Les antihistaminiques en vente libre peuvent vous permettre de vous soulager en attendant de consulter le médecin. Signalez toujours au pharmacien vos autres traitements en cours, vos pathologies chroniques, vos antécédents.
Le meilleur traitement de l'allergie : l'éviction de l'allergène
A défaut de vous désensibiliser, l'antihistaminique H1 n'agissant pas sur la cause mais sur les symptômes de l’allergie, voici quelques conseils pour diminuer le contact avec l'allergène :
♦ éviter les sorties en période de pollinisation,
♦ se laver les cheveux et changer de vêtements en rentrant à son domicile,
♦ se rincer les yeux avec des dosettes pour lavage oculaire,
♦ se rincer le nez au sérum physiologique ou à l'eau de mer,
♦ rouler en voiture fenêtre fermée (et penser à changer le filtre à pollen régulièrement si la voiture en est équipé),
♦ garder portes et fenêtres fermées au maximum pendant la saison des pollens,
♦ éviter de planter des espèces allergisantes dans votre jardin,
♦ utiliser un masque et des lunettes de protection pour tondre votre pelouse (ou mieux : confiez cette tâche à quelqu’un d’autre).
Comment fonctionnent les médicaments antihistaminiques ?
L'histamine est un neuromédiateur stocké dans des cellules immunitaires du corps : les mastocytes. Elle a un rôle majeur dans l'allergie.
En présence d'un agent pathogène ou d'un allergène, l'histamine est libérée et se fixe sur deux types de récepteurs :
les récepteurs H1 : présents dans tout le corps et impliqués dans les réactions inflammatoires et allergiques ;
les récepteurs H2 : présents au niveau de l'estomac, ils sont impliqués dans la sécrétion d'acide.
Les antihistaminiques agissent en inhibant les récepteurs à l'histamine.
Les antihistaminiques H1, qui inhibent les récepteurs H1, réduisent les symptômes de l'allergie.
Les médicaments antihistaminiques H1 agissent seulement sur les symptômes de l'allergie : nez qui coule, gorge qui gratte, yeux qui piquent et qui larmoient, etc.
Ils ne traitent pas la cause de l’allergie. On parle de traitement symptomatique.
Privilégiez les antihistaminiques de deuxième génération : desloratadine, cetirizine, féxofénadine, ébastine, loratadine, mizolastine, etc. Ils sont mieux tolérés, et moins sédatifs.
Pour traiter l'allergie, les antihistaminiques de deuxième génération sont prescrits en première intention.
En attendant votre consultation chez le médecin demandez conseil à votre pharmacien : ces médicaments nécessitent des précautions d'emploi, surtout ceux contre le rhume qui contiennent souvent un vasoconstricteur.
Antihistaminiques et grossesse
En cas de grossesse ou d’allaitement : faites le point avec votre médecin traitant ou votre gynécologue. En fonction de l'intensité de vos symptômes et de l'avancement de votre grossesse, il vous guidera sur la conduite à tenir.
Pour information : au premier trimestre de la grossesse, l'embryon est en pleine formation, il est donc plus sensible aux médicaments.
Si vous êtes enceinte : surtout pas d'automédication, demandez toujours un avis médical ou faites-vous conseiller par votre pharmacien.
Découvrez tout ce qu'il faut savoir si vous avez un enfant allergique dans le Guide de l'allergie pour l'enfant
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Article de Séverine Souraud publié le 8/03/2017 extrait de Priorité Santé Mutualiste