• partage google

LE SOMMEIL DES ENFANTS

Pour les 12,3 millions d’écoliers, de collégiens et de lycéens qui ont repris les cours, des problématiques de concentration et de mémorisation commencent peut être déjà à s’exprimer. Si les rythmes sont pointés du doigt, ainsi que les nouvelles technologies - quand les enfants ont de plus en plus tôt des smartphones et étudient déjà sur des tablettes - la qualité du sommeil est primordiale.

En effet, le sommeil favorise non seulement la croissance physiologique de l’enfant mais aussi le tri et la mémorisation des informations. Il va également privilégier la maturité neuronale et la stabilité émotionnelle. En effet, c'est allongés que nos enfants grandissent, mémorisent et murissent leurs émotions.

Or de récentes études publiées dans SleepMedicineReviews * vont plus loin : chez les enfants, le manque de sommeil entrainerait à long terme des risques comportementaux allant jusqu’à l’anxiété et la dépression, notamment une fois adulte. De quoi alerter et sensibiliser les familles et les institutions pour préserver et éduquer au sommeil...

En effet, si le sommeil fluctue avec le développement de l’enfant, puisque les besoins en temps varient en fonction de l'âge et de son mode de vie (10h seraient ainsi nécessaires vers 6 ans et autour de 9h à la puberté selon l’Institut National de Sommeil et de Vigilance), il faut différencier troubles passagers du sommeil et réels problèmes... De plus, notre perception en tant qu’adulte doit être relativisée : notre façon de dormir n’est pas la même que celle de nos enfants.

Parmi les expressions d’un sommeil délicat on note : les difficultés d’endormissement, la résistance à aller au lit, l’hyperactivité, les cauchemars, les terreurs nocturnes - surtout entre 3 et 6 ans - la peur du noir, le somnambulisme, les réveils nocturnes intempestifs, l’insomnie même joyeuse (se réveiller la nuit et jouer), l’énurésie et l’encoprésie pendant le sommeil profond...

Dans tous les cas, il est important de parler avec son enfant pour comprendre ce qu’il a vécu dans la journée : extérioriser ce qui peut impacter sa vie nocturne est toujours nécessaire. Puis lui expliquer en quoi consiste le sommeil pour le dédramatiser et également s’assurer que son environnement de nuit est adapté (température juste, calme, lumière réduite...).

La sophrologie peut aussi devenir un allié dans cette découverte d’un meilleur sommeil, en permettant de restaurer la confiance dans sa capacité à se détendre et à en ressentir les effets dans le corps, en gérant mieux la séparation et la solitude de la nuit, en recherchant la sécurité intérieure, en permettant de chasser les tensions, la colère, les peurs, et en apportant une notion de plaisir lors de ce moment de vie.

Pour exemple, on travaillera sur des exercices d’imagination/visualisation comme celui qui s’inspire de la coutume des petites poupées en laine du Guatemala, à qui les enfants racontent tous leurs soucis de la journée et qu’ils glissent sous leur oreiller la nuit. Au moment du coucher, on propose au jeune enfant un moment de détente respiratoire et physique puis on lui fait imaginer une boite à soucis, de la taille et de la couleur qu’il souhaite, et dans laquelle il peut déposer sans restriction tous ses soucis, inquiétudes et questions de la journée avant de s’endormir, puis il pose la boite à côté de lui et peut se laisser glisser agréablement vers le temps doux de la récupération et des rêves...

* University of Houston 22 July, 2016 Lack of Sleep Increases a Child’s Risk for Emotional Disorders Later. Sleep Medicine Reviews 2016 DOI: 10.1016/j.smrv.2015.12.006 Sleep and emotion regulation: An organizing, integrative review

Article extrait de Priorité Santé Mutualiste du 6/10/2016