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ALLERGIES ALIMENTAIRES

S’alimenter n’est pas toujours un geste simple. En effet, la consommation de certains aliments ou composants alimentaires peut provoquer, à tout âge, des allergies alimentaires.

Les allergies alimentaires sont de plus en plus fréquentes. Elles compliquent l’existence des personnes qui en souffrent, ainsi que de leur entourage. Les allergènes alimentaires, d’origine animale et végétale, produisent des réactions variées, qui sont autant de signaux d’alarme.

Ces manifestations peuvent être prévenues grâce à une bonne connaissance des allergènes, à la lecture rigoureuse de l’étiquetage informatif des aliments, et au respect du régime conseillé par l’allergologue.

Dépister les allergènes, prévenir les réactions, surveiller l’alimentation, respecter le régime, traiter... tel est le travail de tout un chacun : les parents et l’ensemble de la famille, les patients eux-mêmes, l’Éducation nationale, les collectivités, les professionnels de santé, les assistantes maternelles, etc.. L’objectif final est d’aider la personne allergique à vivre le plus normalement possible.

Pour épauler les parents, il existe aujourd’hui des associations regroupant personnes allergiques et parents d’enfants allergiques, qui sont souvent de bon conseil.

 Comment prévenir les allergies alimentaires chez l'enfant ?
Les allergies peuvent être héréditaires mais leur transmission n’est pas systématique. Seulement 20 à 60% des enfants dont les parents sont allergiques, le deviendront à leur tour.
Une allergie alimentaire peut apparaître sans qu’il n’y ait d’antécédent familial. Dans 5 à 15% des cas d’allergies, des parents non allergiques peuvent donner naissance à un enfant allergique.

Il n’est pas recommandé aux mères de faires un régime d’éviction pendant la grossesse pour éviter d’éventuelles futures allergies chez son enfant. Seule la cacahuète (arachide) semble encore à éviter, par principe de précaution puisque les avis sont partagés.

La prévention des allergies alimentaires chez le nourrisson
Pendant l’allaitement, aucun régime particulier n’est préconisé en prévention d’éventuelle allergie. Les protéines alimentaires qui passent dans le lait de la mère participent à l’acquisition de la tolérance à ces mêmes protéines, chez son enfant.

Si le bébé est nourri au biberon, le choix du lait est en fonction du risque atopique de l’enfant. La situation n’est pas la même : si aucun des parents ne présente d’allergie alimentaire, ou si un des parents présente un terrain allergique, ou même si les deux parents souffrent d’allergies.

Il existe différents laits et le pédiatre peut vous aider à faire le choix. L’allergologue du ou des parent(s) peut également conseiller. C’est une question qui peut être abordée avec lui lors d’une consultation pendant la grossesse, afin d’avoir toutes les informations à la naissance de l’enfant.

L’alimentation chez le nourrisson
On introduit les aliments entre 4 et 6 mois, ce qui permet de mettre en place une « tolérance immunitaire » :

> on commence par les légumes et les fruits cuits puis crus,
> on introduit la viande, le poisson, et les œufs entiers à partir de 5 mois, en petite quantité au départ (1 à 2 cuillères à café mixé), puis on augmente les quantités avec les recommandations du pédiatre.
Pour le poisson, on privilégie la cuisson au court bouillon dans un premier temps.
Au départ, l’œuf entier est bien cuit, et mélangé à un aliment bien toléré (exemple : une purée pomme de terre / carotte),
> on pourra aussi introduire des céréales contenant du gluten en commençant par une cuillère à café par jour dans le biberon,
sauf avis médical spécifique, on n’exclut pas d’aliments contenant des « traces » d’allergènes dans les produits manufacturés,

> on introduit un nouvel aliment à la fois : s’il y a une réaction allergique, elle sera plus facile à identifier,
il est déconseillé de supprimer un aliment déjà introduit, ceci dans le but de favoriser la tolérance immunitaire.

L’introduction des aliments doit être progressive, tout en maintenant des apports suffisants en lait.

La prévention des allergies des enfants à l’école
Envoyer un enfant ou un adolescent allergique à l’école, ou dans une collectivité, n’est pas toujours facile pour ses parents. Les personnels éducatifs ont parfois des difficultés à gérer ce problème. Certains parents sont tentés de ne pas déclarer l’allergie de leur enfant afin qu’il soit admis au sein d’un établissement, lui faisant ainsi courir un risque réel.

Depuis 1999, des textes réglementaires tentent d’aider les parents et l’enfant allergique, ainsi que les personnels des écoles et des collectivités à gérer ce problème. Le Bulletin officiel de l’Éducation nationale de la recherche et de la technologie N°41 du 18 novembre 1999 fixe les conditions d’accueil des enfants et adolescents atteints de troubles de la santé.

Celui-ci propose la mise en place d’un PAI, Projet d’Accueil Individualisé, afin que les enfants allergiques puissent être accueillis dans les établissements scolaires ordinaires et les collectivités en toute sécurité. À la demande de la famille, ce projet est mis en place par le directeur de la structure. Un certificat médical est rédigé par le médecin traitant, le pédiatre ou l’allergologue de l’enfant, puis adressé au médecin de l’institution.

Le PAI précise les adaptations à apporter à la vie quotidienne : régime alimentaire, prise de médicaments, interventions médicales et paramédicales, activités incompatibles avec l’état de santé de l’enfant, soins à dispenser en cas d’urgence, suivi de la scolarité pendant les absences consécutives aux traitements, etc.

Il mentionne également qui fabrique le repas : celui-ci peut être fourni par le restaurant scolaire ou par la famille, en respectant des mesures d’hygiène strictes de transport, de stockage et de remise en température.
C’est un projet qui est individuel : il est adapté à chaque pathologie et chaque traitement. Toutes les informations pouvant être utiles à la prise en charge de l’enfantou de l’adolescent seront jointes au projet. Celles qui relèvent du secret médical seront placées sous pli cacheté et adressé au médecin de l’établissement. Le secret médical et professionnel est renforcé. Des informations peuvent être transmises à la communauté éducative uniquement à la demande de la famille, et quand la maladie de l’enfant ou de l’adolescent rend cette démarche nécessaire.

Les allergies alimentaires des enfants sont souvent difficiles à gérer. Les associations de personnes allergiques et de parents d’enfants allergiques peuvent apporter soutien et conseil.

Comment traiter les allergies alimentaires ?

Le traitement d’éviction pourra être total ou partiel et défini en évaluant les seuils de tolérance avec l’allergologue. Le traitement préventif devra peut-être, en fonction de l’état de santé de la personne, être complété avec un traitement médicamenteux.

Le traitement préventif
Dès qu’un allergène alimentaire est identifié, il est impératif d’adapter le contenu des apports alimentaires. La prévention des manifestations allergiques est alors basée sur l’éviction partielle ou totale des allergènes dans l’alimentation, ce qui consiste à en réduire la consommation ou à les supprimer en totalité. Ceci implique une bonne connaissance des substances allergisantes, des aliments susceptibles de les contenir et des risques potentiels de contaminations croisées.

L’allergologue définit un seuil de tolérance : dans certains cas la personne peut consommer certains allergènes en petite quantité sans déclencher de réaction allergique. Dans d’autres cas, la tolérance est au niveau « zéro » : il faut complétement exclure l’allergène de l’alimentation.

Le traitement médicamenteux
Ce traitement est prescrit par le médecin, l’allergologue. Ce peut être des corticoïdes, des antihistaminiques, des broncho-dilatateurs, de l’adrénaline, etc.

Si une trousse de secours s’impose, celle-ci doit suivre en permanence la personne allergique. S’il s’agit d’un enfant, une seconde trousse de secours peut être confiée à la direction de l’établissement scolaire qu’il fréquente, et une personne de référence doit y avoir accès facilement en cas de crise. Si l’enfant va chez une assistante maternelle, en centre aéré, en colonie de vacances, dormir chez un ami, etc : la trousse de secours doit suivre !

Pour un nourrisson accueilli en crèche, pour un enfant ou un adolescent dans le cadre du milieu scolaire ou en centre de loisirs ou de vacances, la réalisation d’un Projet d’Accueil Individualisé est fortement conseillé.

Article mis à jour le 22 mai 2017  par Priorité Santé Mutualiste